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ENTRETIEN AVEC Michel Abecassis par Declan Mc Cavana - www.irisheyes.fr

 

quelqu'un

 

© PHOTO : Charlotte Maurel


Quelqu'un pour veiller sur moi 

"Une formidable histoire d'amitié"

 

Le théâtre irlandais est à l'honneur avec Sophie Lorotte. Comédienne et metteuse en scène habituée à Shakespeare, Beaumarchais ou Goldoni, elle a récemment monté Quelqu'un pour veiller sur moi de Frank McGuinness au théâtre Mouffetard. Rencontre, au Café L'Entracte, avec une dame très souriante qui dit aimer raconter des histoires et donner au spectateur l'envie de vivre.

 

Sophie LorotteIrish Eyes : Quelle a été votre formation ?
Sophie Lorotte : J'ai suivi une formation de comédienne au cours Florent et au cours d'Art dramatique de Jean Davy et Odile Mallet. J'ai également suivi une formation de metteur en scène à LAMDA (London Academy of Music and Dramatic Arts), une des plus grandes écoles d'Angleterre, dans laquelle j'ai suivi des director cours [ndlr : cours de mise en scène].

Quels sont les attraits de ce métier ?
C'est un métier formidable ! Etre metteur en scène, c'est d'abord raconter une histoire, donner vie à une pièce, passer d'un texte à quelque chose qui sera en trois dimensions… Ca implique de créer un univers, et de s'interroger sur les émotions du spectateur, sur l'état d'esprit dans lequel il va sortir de la salle. Etre metteur en scène, c'est aussi guider les acteurs, les amener dans les pas de leur personnage. Enfin, c'est un métier qui permet de travailler au contact d'une équipe, donc de sensibilités artistiques différentes… La mise en scène est un travail de capitaine de navire ! Il faut laisser à chacun suffisamment de liberté, tout en faisant en sorte que le bateau aille dans la direction voulue.

Comment résumeriez-vous la pièce de McGuinness ?
C'est une pièce qui raconte l'histoire des otages anglo-saxons au Liban dans les années 1980. Elle rapporte comment trois hommes — un Anglais, un Américain et un Irlandais — vont survivre dans une cellule, et comment ces trois hommes vont faire le choix, non pas de se déchirer, mais de veiller les uns sur les autres… d'où l'intitulé de la pièce. Elle est donc une formidable histoire d'amitié. Cette pièce montre que l'homme est la plus belle chose qui puisse arriver à l'homme dans une situation complètement inhumaine. Elle pose par ailleurs des questions fondamentales : qu'est-ce qu'être libre quand on n'a plus rien ? Qu'est-ce que rencontrer un autre homme dans ces moments-là ? Face à eux-mêmes, enfermés, ces trois hommes sont confrontés à ces questions.

 

« Cette pièce montre que l'homme est la plus belle chose qui puisse arriver à l'homme dans une situation inhumaine". Sophie Lorotte.

 

En se parlant, les trois personnages évoluent au cours de la pièce…
Ils ont été élevés dans des évidences qu'ils remettent en cause. Tout à coup, il n'y a plus personne pour leur dire comment il faut penser et comment il faut faire. Ils peuvent poser un regard différent sur les rapports conflictuels. Du fait de l'absence de " garde-fou", de « penseurs", ils reconstruisent leur morale sans rien… et ils en sortent grandis. L'évolution d'Adam est particulièrement révélatrice : alors qu'il s'exclame au début "Je veux tuer un Arabe", il est capable de dire à la fin : " Pardonnez-moi, mes ennemis, de vous appeler mes ennemis". De même pour Edward, journaliste irlandais qui a couvert la guerre civile dans son pays… Quand Michael lui demande si les troubles en Irlande sont la faute de l'Angleterre, Edward lui répond : "Ridicule". Il a évolué, ils ont tous évolué. A la fin de la pièce, ils se sont révélés plus grands qu'eux-mêmes. C'est ce que je trouve beau chez ces trois hommes.

Il y a des moments formidables d'amitié entre ces trois personnages… mais il y a aussi une sorte de provocation permanente entre eux.
C'est nécessaire ! Leur mode de survie n'est pas le même à tous les trois, mais une des manières de survivre, c'est de s'engueuler ! Ceci est particulièrement flagrant avec Edward. C'est un être profondément social, qui a besoin que les autres lui parlent. Et s'ils ne lui parlent pas, alors il les provoque ! Ces trois hommes se prouvent ainsi qu'ils sont vivants. Et puis, c'est aussi un moyen d'introduire de l'humour de la part de McGuinness. Ces moments de provocation n'empêchent pas qu'Adam, Edward et Michael échangent beaucoup. Ils sont tous les trois pudiques, mais ils se confient des choses dont ils ne se seraient jamais parlés dans une autre situation. Ils se parlent de leurs vies, de leurs amours… A la fin de la pièce, on a l'impression que Michael connaît la femme d'Edward.

Il y a également des moments de rire…
Cette pièce pose des questions essentielles, mais elle porte également le rire, le rêve, l'imagination… Michael, Edward et Adam acquièrent la force de création qu'ont les enfants quand ils jouent : d'une boîte à camembert, ils vont faire une soucoupe volante. Leur lit de camp devient un écran de cinéma ou une voiture, leur bouteille d'eau une mitrailleuse. Ils s'évadent. La scène du tennis, par exemple, montre ce besoin des personnages de trouver une soupape ! Le rire et l'imagination les sortent de la cellule, les entraînent ailleurs. C'est évasion par le rêve et par l'intelligence. Puis, d'un coup, l'auteur les ramène brutalement à la dureté de l'enfermement. Alors ils s'évadent de nouveau grâce à une autre invention. En cela, McGuinness sait parfaitement manipuler l'émotion du spectateur.

 

« Tu te rends compte que dans tout le temps passé ici, pas une fois je n'ai rêvé que j'étais enfermé ? Toujours dans mes rêves, je suis libre. Un homme libre."

 

Un moment est particulièrement bouleversant : celui de l'écriture des lettres.
Leurs lettres sont un mélange de tenue, de culpabilité… De tenue, parce qu'ils ne veulent pas inquiéter ceux qui recevront les lettres. Et de culpabilité, parce qu'ils savent que ce sera quand même le cas. Mais ces lettres sont aussi une forme d'espoir. A travers elles, ils expriment :"Je tiens, je suis droit". Et puis, elles sont un moyen de partager avec les autres : chacun écrit pour lui, mais aussi pour les deux autres qui l'entendent. C'est un échange.

Que peut-on attendre des acteurs pour cette pièce ?
Ils jouent leur personnage avec une énorme générosité et beaucoup d'invention. Entrer dans ce jeu à trois n'est pas facile. Et ce jeu est physiquement éprouvant, car la dépense émotive est très intense et doit être perpétuellement retenue.

Monter la pièce de McGuinness, c'était une expérience particulière ?
Toutes les pièces ont une saveur différente. Avant Quelqu'un pour veiller sur moi, j'ai monté Le songe d'une nuit d'été de Shakespeare : très différent ! Le seul point commun qu'on puisse trouver, c'est l'amour de l'homme. Je ne suis pas sectaire en terme de cœur, mais je ne monte pas des pièces déprimantes ! J'ai envie de raconter une histoire pour le spectateur sorte de la représentation en ayant envie de vivre et de profiter de la vie. Quelqu'un pour veiller sur moi, c'est l'inverse du Huis Clos de Sartre : l'enfer, ce n'est pas les autres, mais l'absence d'amour.

 

Quelqu'un pour veiller sur moi, de Frank McGuinness. Mise en scène : Sophie Lorotte. Avec Pascal Casanova, Arnaud Décarsin, Sacha Petronijevic. Au théâtre Mouffetard, du 13 mars au 27 avril 2008. Du mercredi au vendredi à 20H30, samedi à 17H et 21H, dimanche à 15H.

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